Panneaux jaunes


Le Mont Saint-Clair


À l’origine, la montagne de Sète fut probablement une île derrière laquelle s’étendaient les eaux calmes de cette grande baie qui est devenue l’étang de Thau. Pour comprendre le caractère grandiose de ces changements il faut monter à travers les jardins en terrasse, jusqu’à la petite chapelle au sommet du Mont.
Là, devant cet incomparable site, le drame de la mer et du sol se présente sous une forme que vous n’oublierez jamais. Cette côte phénicienne et grecque, prise en elle même, et jugée simplement pour l’interêt de ses couleurs et de ses lignes, la vue des plages illimitées du golfe, de la grande mer intérieure, de l’étendue sans bornes de la Méditerranée, tout cela fait un ensemble d’une beauté étonnante.
C’est un de ces paysage que seuls, Hoaïstos, le messager des dieux et les grands oiseaux des hauts espaces, ont l’habitude de voir.

Le quartier haut

Ci dessus le quartier haut vu de la « Marine ».
Délimité au Nord par la Grande Rue Haute le quartier Haut, baptisé ainsi au milieu du XIX ème Siècle, surplombe le port, le quartier de la marine et domine la carrière du Souras-bas.
C’est un quartier populaire, un ensemble de petites maisons étroites et hautes (2 à 3 étages) au cachet typique d’un habitat ancien, construit à l’origine, pour abriter les « travailleurs de la jetée » au XVII ème Siècle.

Notre Dame de la Salette

« Voilà comment se déroulait le « Grand 19 » ou le « 19 des vendanges ».
Tous les 19 de chaque mois, une messe était prévue à Notre Dame de la Salette. Mais la date la plus importante, c’était celle du 19 septembre. Après la messe matinale, il y en avait une autre vers 10 heure.
À l’époque on devait monter à pied. Il y avait d’ailleurs beaucoup d’escaliers et pas de moyens de locomotion.
On prenait le dîner et on passait la journée à Saint-Clair. C’était vraiment la fête. La procession avait lieu l’après-midi, autour de la chapelle, et lorsque tout était fini, on redescendait en chantant »

Souvenir d’enfance d’une Pointue – habitante de la pointe courte –
« Le Grand 19, c’était la période de la pêche à la dorade. Alors mon père me chargeait d’une mission. Il me disait – va demander à Notre Dame de la Salette plein de sauquennettes. – et j’avais l’impression que si je ne la faisait pas cette prière, mon père n’aurait pas de poisson dans sa barque.

Le phare Saint-Louis et la tour carrée

Nous sommes face à l’ancien fort Saint-Louis, construit en 1700 par l’armée, pour assurer la défense du Port de Sète. Il fut entièrement détruit en 1944. Il était entouré alors, d’une épaisse muraille bordée de canons.
Dans son enceinte, une cour, un puits d’eau douce, des baraquements pour les soldats, la maison du fanaliste et une tour carrée qui fut le premier phare de Sète, occupaient l’espace. La tour était équipée de huit lampes à huile. Elle signalait l’entrée de la rade aux navires.
En 1861, une tour ronde d’une hauteur de 32 mètres au dessus du niveau de la mer est construite. Elle prend le relais lumineux de la tour carrée qui devient alors tour des pilotes. D’abord éclairée à l’aide de lampes à pétrole, ce nouveau phare sera électrifié en 1933. Un radio phare est installé en 1935.

Sécher les filets sur le Môle

Le long du chemin du Môle, les pêcheurs étendent leurs filets pour les faire sécher au soleil.
Cette opération était nécessaire, afin d’éviter la moisissure et la pourriture des filets de chanvre et de coton.
Depuis une charrette courte, les filets étaient déroulés au fur et à mesure, puis dépliés et étendus. On en profitait pour « réparer » ou « ramander » les mailles endommagées. C’était un travail long mais indispensable.

Les navires du port

Brick-goélette marchand ayant dépassé son bout dehors de manière à limiter l’encombrement.

Barque de Mitjane dite « Falucha » à gréement latin, navigant au cabotage.
À Sète, elles apportaient les oranges.
On les appelait partout, les Balancelles.

Un petit vapeur

Le Gabès

« Le Gabès », trois-mâts goélette à hunier et au premier plan une petite goélette à hunier.

La canonnière, Le Gabès, accueille en 1902 l’école des mousses, fondée en 1851 grâce aux legs d’un ancien fournisseur des armées de la république, J.P. Bousquet. Ce bateau-école formait en priorité, les orphelins et les enfants de veuves de marins.

Le Bateau de l’Étang

Bateau de charge ponté, il était utilisé pour le transport des marchandises et plus particulièrement pour celui des futailles de vin.
Équipé d’une grande voile latine, il peut mesurer jusqu’à 20 mètres de long. Le mât principal pouvait être abaissé, permettant ainsi le passage sous les ponts du Canal de Sète.

Les bateaux boeufs

Les bateaux-bœufs naviguaient de conserve.
Un jour sur deux, chaque équipage se partageaient le poisson capturé. Le patron pêcheur gardait une moitié et les matelots se partageaient la seconde. Quant au mousse, jusqu’à l’âge de 16 ans, il n’avait droit qu’à une demi-part.

Travaux d’entretien du matériel de pêche

On construisait toujours las bateaux-boeufs par deux, ils étaient inséparables !

Dans la mâture

Pêcheur dans la mâture
Tels ces marins … « Qui vieillissaient contre le mur des vents contraires »

A. Albaric

Souvenir de mousse du petit Luigi, surnommé « le ver de terre »
… il était tellement gringalet …

« À dix ans il fallait monter sur l’antenne à 21/23 mètres de haut, pieds nus, été comme hivers pour larguer la voile au départ et la ferler au retour.
Quand on commençait à naviguer, il fallait manger la dent de l’oursin, c’est à dire s’amariner, se faire l’estomac. Les anciens nous conseillaient de manger et de se serrer l’estomac avec une rondelle de bois posée sur le ventre et tenue avec un morceau de jute ou de filet. On avait alors moins le mal de mer »

L. Tesoro

« Quand on commençait le travail de pêcheur, on était mousse, l’esclave du bord. Un jour de tempête, comme j’étais petit et menu ils m’ont attaché au mât pour ne pas qu’une vague m’emporte… »

L. Tesoro

Romance somnambule (fragment)

Vert, que je t’aime vert.
Vent vert. Vertes branches.
La barque sur la mer
et le cheval dans la montagne.
L’ombre à la ceinture
elle rêve sur son balcon,
chair verte, verte chevelure,
avec des yeux d’argent froid.
Vert, que je t’aime vert.
Sous la lune gitane
les cloches la regardent
et elle ne peut les regarder.
Vert, que je t’aime vert.
Se grandes étoiles de givre
viennent avec le poisson d’ombre
qui ouvre le chemin de l’aube.
Le figuier frotte son vent
avec le rugueux de ses branches,
et le mont, chat sournois,
hérisse ses aigres agaves.
Mais qui viendra ? et par où ?…
Elle reste sur son balcon,
chair verte, verte chevelure,
rêvant en la mer amère.

Federico Garcia Lorca

Le négoce du vin

Les négociants

Le ouillage

Les manja-vin

Les charbonniers

S’il était une tâche ingrate et pénible, c’était bien le métier de charbonnier. Les charbonniers travaillaient au déchargement des pondéreux (phosphate, fer, bauxite, soufre, brai, charbon…).
« C’était vraiment pénible, les bateaux faisaient la queue et il fallait décharger à la couffe – parfois jusqu’à trois à quatre mille tonnes. Pour le bitume (brai de houille), il fallait porter un masque, sorte de passe montagne en jute, avec des lunettes, pour se protéger des effluves acides. Tous les minerais étaient stockés en vrac dans un endroit à découvert, toujours poussiéreux à cause du mistral. L’hivers, c’était le calvaire la-bas »

Le Kursaal

Kursaal est un mot d’origine allemande qui signifie – Salle de cure – L’établissement à donné son nom à la plage sur laquelle il fut édifié. Sur la route de Montpellier, à proximité du port et de la ville, c’était la plage des Sétois.

Divertissements au Kursaal

La santé

A lou peïs !

Les poissons pour la Bouillabaise : Sain-Pierre, Vives, Boeuf, Sars, Pageot, Rascasse, Congre, Encornet, Lotte, Crabe …

Plat de poissons frits

Gout, vue, ouie, odorat … C’est instantané
Lorsque le poisson de mer cuit à l’huile s’entrouvre, un jour de soleil sur la nappe et que les grandes épées qu’il comporte sont prêtes à joncher le sol, que la peau se détache comme la pellicule impressionnable parfois de la plaque exagérément révélée, mais tout ici est beaucoup plus savoureux ou ( comment pourrions-nous dire encore ? ). Non c’est trop bon ! Ça fait comme une boulette élastique, un caramel de peau de poisson bien grillée au fond de la poêle.

Gout, vue, ouie, odorat … cet instant safrane
C’est alors, au moment qu’on s’apprête à déguster les filets encore vierges, oui ! C’est alors que la haute fenêtre s’ouvre, que la voilure claque et que le pont du petit navire penche vertigineusement sur le flot.

Tandis qu’un petit phare de vin doré – qui se tient bien vertical sur la nappe – luit à notre porté.

Francis Ponge

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